Observatoire Rhône-Alpes du traumatisme (Orat)

En 2011, par le biais d’un mécénat, la Macif a accepté de financer une extension géographique sur le département de l’Ain, ainsi qu’une extension thématique aux autres types d’accidents : vie courante et travail, en s’appuyant sur le même réseau de services hospitaliers. Ce dispositif a donné naissance à l’Observatoire du traumatisme de l’Ain. Le recueil a démarré en janvier 2013 et s’est poursuivi jusqu’en décembre 2014. Il a permis d’inclure près de 42 000 victimes. La saisie des données est terminée ainsi que la validation des variables de base. Un premier article présentant le dispositif et portant sur la nature, la fréquence et la gravité des différents types d’accidents est en cours de rédaction. D’autres analyses ont été menées cette année par l’Umrestte ou le réseau Rescue-Resuval et vont se poursuivre au cours des prochains mois.

Les chutes ont fait l’objet d’un sujet de stage l’an dernier, encadré par l’Umrestte. Cette analyse s’inscrit dans le cadre du groupe « chute » du département TS2 de l’Ifsttar. La base de données Orat a été interrogée pour définir les enjeux inhérents aux chutes. Dans le cadre des transports, les chutes de piétons sur la chaussée constituent un complément aux accidents de piétons habituellement recueillis. En effet, ceux-ci doivent être percutés par un véhicule, motorisé ou non, pour être considérés comme relevant des accidents de la route. Il est prévu d’approfondir ces analyses, notamment dans un contexte de promotion des modes actifs de déplacement, dont la marche fait partie.

Les données sur les accidents du travail sont également en cours d’analyse. La nomenclature de codage utilisée pour les accidents du travail (Seat) ne permet pas de repérer de manière simple les accidents de la route. Notre base disposant du double codage, en accident du travail et en accident de la route, un travail de test d’une procédure de détection des accidents de la route parmi les accidents du travail a été réalisé. La procédure a été mise au point par Santé publique France. Les résultats ont servi à affiner une procédure commune à Santé publique France, à la CNAMTS et à la DGT pour repérer les accidents de la circulation parmi l’ensemble des accidents du travail. Par ailleurs, environ 4 500 victimes d’accidents du travail sont répertoriées dans l’Orat. Un travail de validation est en cours par l’équipe universitaire de l’Umrestte, incluant une phase de recodage des éléments manuscrits. Pour les analyses, il est prévu une partie descriptive des accidents du travail et une comparaison avec les données de la CNAM-TS, ainsi qu’une analyse des accidents de la route en lien avec le travail.

Le travail sur les accidents de la vie courante des personnes âgées, initié dans le cadre d’une thèse de médecine, est actuellement poursuivi par l’équipe de Rescue-Resuval. Il s’agit d’étudier la prise en charge des patients, et notamment les flux de parcours des patients hospitalisés en fonction de leur âge (65-74 ans vs 75 ans ou plus).

Une autre analyse, conduite par Rescue-Resuval, porte sur le lien entre les lésions que présente la victime et l’Incapacité temporaire totale (ITT) attribuée par le médecin urgentiste. En l’absence de recommandations et de standards dans la prescription, il existe de grandes disparités entre médecins, voire pour un même médecin, dans la fixation du nombre de jours d’ITT pour une même lésion traumatique. Il s’agit de comparer, à partir du diagnostic, la prescription d’ITT établie par le médecin urgentiste avec celle du médecin légiste. L’objectif est d’évaluer la concordance des prescriptions et d’étudier les facteurs de discordance afin de proposer une aide au codage de l’ITT initiale au médecin urgentiste à partir de l’expertise des médecins légistes.

Cette première expérience d’extension n’a pas pu être pérennisée faute de financement. Cependant, ces thématiques nouvelles, en particulier les accidents de la vie courante, ont renforcé notre collaboration avec Santé publique France (Direction des maladies non transmissibles et traumatismes). De plus, la base de données Orat a pu être interrogée dans le cadre de la « mission Registre » (Cf. 5.2) afin de quantifier le volume supplémentaire de fiches attendu selon différents scénarii d’extension du Registre du Rhône, comme les piétons qui chutent seuls, l’ensemble des chutes ou les accidents de la vie courante donnant lieu à une hospitalisation.

 Une journée « Orat-Registre » aura lieu le jeudi 28 novembre 2019.


Gadegbeku B, Tardy H, Ndiaye A, Laumon B. The Rhône-Alpes Observatory of Trauma (France): Frequency, nature and severity of the different types of accidents. European Congress of Epidemiology Lyon, july 4-6 2018, in RESP 66S(2018)S331 doi: 10.1016/j.respe.2018.05.252

Prost C, (sous la direction de Carlos El Khoury et Amina Ndiaye). Évaluation de la prise en charge aux urgences des accidents de la vie courante chez les patients âgés de 75 ans et plus. Étude prospective observationnelle. (Thèse de médecine) [Thèse de médecine], Université Claude Bernard Lyon 1; 28 avril 2015.

Layet V, (sous la direction de A. Ndiaye). Accidents de la vie courante chez l’enfant : analyse des données de l’Observatoire Rhône-Alpes du Traumatisme. Évaluation de l’Abbreviated Injury Scale dans la mesure de la gravité lésionnelle, Université Claude Bernard Lyon 1;24 mars 2015.