Chaque année, 20 à 50 millions de personnes sont victimes d’accidents de la route non mortels dans le monde, et subissent un traumatisme susceptible d’entraîner des douleurs chroniques. Les douleurs chroniques concernent touchent entre 10 et 30 % des européens de manière durable et coûteuse. Une meilleure compréhension du problème et l’identification de facteurs de risque de douleur chroniques, notamment après un traumatisme routier, permettrait de développer des mesures préventives.
L’objectif de l’étude est de mesurer le taux et évaluer les facteurs de risque de la douleur chronique liée au traumatisme routier deux ans après l’accident. Les victimes d’accidents de la route de la cohorte ESPARR de tous âges et ayant répondu au suivi 2 ans ont été incluses (n=1071).
Deux ans après l’accident, 45% des victimes ont déclaré une douleur chronique liée à l’accident. Ce taux varie selon l’âge, 16,5 % pour les moins de 16 ans à 51 % pour les victimes adultes, selon le type d’usager de la route, de 38,3 % pour les bicyclettes à 54 % pour les deux-roues motorisés, et selon la gravité, de 43 % pour les blessés légers ou modérés à 77 % pour les blessés graves.
La présence d’une douleur liée à l’accident persistante après deux ans était significativement associée à différents facteurs biopsychosociaux : le fait d’avoir moins de 16 ans comme facteur protecteur, les autres facteurs augmentant le risque de douleur : le niveau de gravité des lésions, une blessure d’un membre, avoir des antécédents de troubles ostéo-articulaires et avoir vécu un événement de vie négatif au cours de l’année écoulée.
L’étude montre que près de la moitié des victimes d’accidents de la route présentent une douleur liée à l’accident persistante après deux ans. La méthodologie a permis de mettre en évidence des variables peu ou pas étudiées dans la littérature, comme le fait d’avoir moins de 16 ans ou d’avoir vécu un événement de vie négatif au cours de l’année écoulée.